Réglementation des traitements phytos : la grande incertitude

Le 26 juillet dernier, Le Conseil d’État a décidé d’annuler l’arrêté relatif à l’usage des produits phytosanitaires, considérant que les distances de sécurité vis-à-vis des riverains n’étaient pas suffisantes au regard des risques que présentaient les produits utilisés. Il a donné six mois au gouvernement pour adopter une nouvelle réglementation. L’arrêt rend également obligatoire l’information des riverains et des personnes travaillant à proximité des vignes.

À trois mois de cette échéance, nous n’avons toujours aucune information sur le projet de texte qui va entrer en vigueur. Alors même que la viticulture, en Gironde comme au niveau national, est engagée dans des efforts sans précédent en matière de transition environnementale, Bordeaux est devenue la première région AOC en termes de certification HVE comme en matière d’Agriculture Biologique (en tenant compte des surfaces en conversion), tant en nombre d’exploitations qu’en surfaces certifiées. Cette absence de visibilité sur la future réglementation représente un véritable handicap.

La poursuite de cette dynamique vertueuse nécessite en effet de donner aux viticulteurs de la visibilité sur les conditions de protection de leurs vignes, alors que nous venons de subir une année très difficile au plan climatique et phytosanitaire.

À ce titre, Il est essentiel que les dérogations au principe des ZNT soient accordées aux produits de biocontrôle et AB, dont le cuivre, mais également pour les viticulteurs utilisant des matériels limitant les risques de dérive, qui ont fait l’objet d’investissements lourds soutenus et encouragés par l’État. Si ce n’était pas le cas, la principale conséquence sera une progression inéluctable des friches et de l’urbanisation qui remettraient directement en question le principe de limitation de l’artificialisation des terres agricoles prôné par l’État.

Malgré les difficultés, nous devons poursuivre et développer la transition environnementale. C’est le moyen de légitimer et faire respecter notre profession. Mais nous devons aussi faire connaître nos efforts auprès des populations et surtout de nos élus, notamment de ceux qui, dans les groupes de travail, élaborent les Plans Locaux d’Urbanisme