
Cette année a débuté de manière contrastée sur les perspectives pour nos marchés à l’exportation. L’accord trouvé sur le Brexit fin décembre est une bonne nouvelle, il permet d’éviter l’application de droits de douanes qui auraient inéluctablement fait diminuer nos ventes sur ce marché historique des vins de Bordeaux, qui reste le quatrième en volume et en valeur.
Cette annonce a été contrebalancée par celle de l’élargissement à tous les vins et spiritueux de la taxation à 25 % annoncée par l’US trade à partir du 12 janvier, juste avant le changement de gouvernement aux États Unis.
Cette décision brutale laisse planer la menace de fortes pertes de parts de marché, sachant que les principaux concurrents des vins français (Espagne, Italie) ne seront pas taxés.
Et ces marchés une fois perdus seront par la suite très difficiles à reconquérir. La forte mobilisation de l’ensemble de la filière viticole française a permis d’obtenir des aides de l’État (accès au fonds de solidarité simplifié, aménagement du PGE...) que nous détaillons dans ce numéro, mais celles-ci ne compenseront pas les pertes qui peuvent être estimées à cent millions d’euros pour notre filière en 2021.
Dans ce contexte, la proposition de mise en place d’un moratoire sur les taxes par la Fédération Européenne des Vins à Origine (EFOW), soutenue par le gouvernement français et le Parlement européen, permettrait de sortir de cette impasse.
Il laisserait le temps nécessaire à la Commission européenne de négocier avec la nouvelle administration nord-américaine pour trouver une solution au conflit Boeing /Airbus, dont la viticulture est l’otage, en évitant l’effet couperet de la taxe sur nos exportations.
Le succès de cette démarche serait un signal fort et un encouragement pour notre profession dans cette période incertaine.