Le Magazine - le numéro

Aidons nos vignes à s’adapter

Jean-Marie GARDE
Président de la FGVB

Malgré des conditions climatiques particulièrement rudes cette année, la vigne s’est plutôt bien adaptée aux coups de chauds répétés, et on peut affirmer dès maintenant que nous avons un millésime de très grande qualité. Malgré des quantités limitées, nous pouvons espérer qu’il favorisera l’image et la valorisation des vins de Bordeaux.
Cependant la vigne a souffert, surtout sur les sols filtrants. Le déficit pluviométrique est en moyenne de - 45 % sur la Gironde depuis le début de l’année (avec près de 350 mm en cumul à mi-septembre), allant jusqu’à 60 % dans certains secteurs du vignoble. Ces conditions, qui pourraient être celles de la viticulture de demain, doivent nous amener à poursuivre, tant au plan individuel que collectif, la mise en œuvre des outils d’adaptation au changement climatique, avec plusieurs leviers complémentaires.
Certains s’inscrivent dans le long terme. En premier lieu, dans le cadre du renouvellement du vignoble, nous devrons accélérer la diversification de l’encépagement pour privilégier des variétés au débourrement plus tardif, expérimenter des variétés nouvelles (c’est l’objet des VIFA), mais aussi utiliser des porte-greffes plus adaptés aux variations climatiques.
Cette adaptation passe aussi par l’implantation des rangs, qui devra être repensée pour optimiser l’exposition des ceps. Nous devrons envisager de revoir les périodes de plantation pour privilégier ces dernières à l’automne. Ces différentes évolutions impliquent d’anticiper davantage le renouvellement du vignoble, en étroite coordination avec les pépiniéristes.
À court terme, il est également possible d’utiliser les couverts végétaux, permanents ou temporaires selon les types de sols, qui présentent de multiples avantages, le premier d’entre eux étant de diminuer la température au sol mais aussi de limiter l’évapotranspiration des vignes.
En parallèle, des travaux et de nombreuses expérimentations sont menés en matière d’agroforesterie pour évaluer les impacts positifs de la plantation d’arbres en bordure ou dans les parcelles.
Nous devons enfin conduire une réflexion de fond sur l’usage de l’eau, les moyens de la stocker pour l’utiliser afin de protéger nos jeunes vignes, en ayant conscience que le partage de l’eau constituera un enjeu sociétal fort à l’avenir.

Sommaire

P.6 – Millésime 2022 : le potentiel pour des vins de grande qualité
P.10 – Dégustations des livrables : un temps fort de la rentrée
P.12 – Restructuration du vignoble : le nouveau plan collectif 2023-2025 (PCR 5)
P.13 – Syndicat des Bordeaux : 10 axes de travail et d’actions à court, moyen
et long terme
P.14 – Vins de Saint-Émilion : un nouveau classement pour la prochaine décennie
P.15 – Un mois pour tout savoir sur l’agriculture biologique / L’OIV décerne 15 prix et 9 mentions

P.24 – Constatation des cours des vins de la Gironde et du Bergeracois
P.25 – Vins de Bordeaux : des actions de promotion en France et à l’international
P.26 – Bilan de campagne 2021-2022
Guerre en Ukraine, prix de l’énergie, inflation : les vins de Bordeaux subissent la conjoncture
P.28 – Participer à un salon professionnel : des conseils pratiques pour se préparer

P.36 – Vendre son vin sur internet : quelles sont les règles à respecter ?

P.38 – Vinitech-Sifel 2022 : les lauréats des Trophées de l’innovation
P.44 – Observer les sols pour mieux les comprendre et les gérer
P.48 – Une nouvelle stratégie carbone pour les vins de Bordeaux :
cap sur 2030
P.50 – Plan national dépérissement du vignoble : transfert et
régionalisation au programme
P.51 – Fiche Plan national dépérissement du vignoble
Qualité biologique des sols viticoles : des connaissances à développer
P.53 – Fiche IFV – Œnologie / Itinéraires de vinification
Les vins rouges de Bordeaux sans sulfites ajoutés : les résultats du projet Vins de Bordeaux sans SO2

P.55 – Formations de la Chambre
d’agriculture Gironde

Article du magazine

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