Gel tour d’horizon

Dans le Médoc, la mobilisation a été active. (Photo ODG Médoc / Claude Clin)

Graves et Sauternes :

« Un impact qui peut atteindre 100 % »

Quelques jours après cet épisode destructeurs, les responsables viticoles de Gironde faisaient le point sur leurs différents terroirs. Il en ressort les retours de terrain suivants :

Sauternes et Barsac. (Jean-Jacques Dubourdieu) « Tout le monde est touché. Y compris des zones qui ne gelaient jamais. S’il reste une demie récolte, ce sera miraculeux, mais je n’en suis pas convaincu. »

Graves. (Dominique Guignard). « La si- tuation est très difficile, je ne connais pas d’exploitation qui ne soit pas touchée par le gel. Avec un impact qui peut monter à 100 %. C’était très violent. Les bourgeons sortis sont très affectés. Les cépages précoces ont été sévèrement rectifiés. »

Cérons(Aurélie Souchal) « Nous faisons le même constat catastrophique que Sauternes et les Graves. » Quant aux blancs doux : « Toutes les parcelles en bas ont été impactées. »

Pessac-Léognan. (Philippert Perrin) « Les grandes propriétés ont engagé d’importants moyens, en limitant les pertes entre 10 et 15 %. Chez les petites exploitants, on enregistre entre 30 et 65 % de dégâts. »

Médoc. (Vincent Fabre) « L’estuaire a protégé une partie de la production sur 3 kilomètres, à l’exception de Margaux et de son plateau. Listrac-Médoc a été touché, tout comme Moulis-en-Médoc. Et moindrement les communes en périphérie de Bordeaux. Sur la zone de Margaux, le second matin (7 avril), le thermomètre est descendu jusqu’à – 8°. » Il retient aussi que « ce qui a surpris beaucoup de monde est de voir les nombreuses heures en températures négatives, de 0 h 30, jusqu’à quasiment 9 heures du matin. C’était très long. »

Communales du Médoc. (François-Xavier Maroteaux). « Saint-Julien est un peu touché, mais on arrivera à gérer. Saint-Estèphe et Pauillac, pas grand chose. Margaux est un peu plus touché, mais ça reste raisonnable. Nous ne sommes pas sur les phénomènes que nous avions pu connaître en 2017. »

Blaye. (Franck Jullion) « L’influence de l’estuaire nous protège. Sur le sud blayais, l’impact est de l’ordre de 20 % des parcelles tochées. Mais pour certaines exploitations, c’est bis repetita… Gel, grêle, mildiou, gel… »

(Stéphane Héraud) « Sur le nord blayais, c’est moins la « cata » qu’en 1991 ou en 2017. C’est assez hétérogène, mais je pense qu’au moins 20 % du vignoble est touché. »

Bourg. (Jean-Samuel Eynard) « Nous sommes globalement épargnés par rapport à d’autres. Au maximum 20 % de notre appellation touchée. Mais chez nous aussi, certaines exploitations cumulent les aléas climatiques. »

Saint-Émilion : 

« La plaine est touchée à 90 %. C’est la désolation… »

Saint-Émilion et satellites. (Jean-François Galhaud) « Chez nous, la situation est grave. Toute la plaine de Saint-Émilion est touchée à 90, 95 % Le premier jour de gel, Lussac et Puisseguin-Saint-Émilion ont été fortement touché. le second jour, c’est la plaine qui a été touchée de plein fouet… C’est la désolation, c’est noir. Nous avons des gens en difficulté, qui ont les larmes aux yeux, et qui se demandent comment ils vont s’en sortir. Il va y avoir des situations graves et inquiétantes. Nous sommes assurément plus touchés qu’en 2017. »

Pomerol. (Jean-Marie Garde) « Lalande-de-Pomerol est un peu plus touché. Sur Pomerol, nous avons subi des – 2° ou – 3°, mais cela n’a rien à voir avec 2017. »

Bordeaux. De par la nature même de l’appellation, il en ressort une grande disparité. « Le sud a été très touché » observe Stéphane Gabard, président de Bordeaux et Bordeaux supérieur. Mais c’est extrêmement variable en fonction des cépages, des altitudes, des orientations.

Entre-deux-Mers. (Stéphane Labat) « Les retours montrent que la seconde journée (le 8 avril) a été plus rude que la première. »

×
×

Panier