Millésime 2020, une année hors norme

Phénomènes climatiques parfois extrêmes, organisation des travaux printaniers au vignoble totalement repensée pendant le confinement, précocité de chaque stade végétatif de la vigne, été indien optimal…

2020 aura mis ceux qui l’ont façonné à très rude épreuve.

Après un printemps bousculé, l’été dans le Bordelais a offert un climat idéal pour une évolution rapide des baies et leur maturité. Les journées chaudes et les nuits fraîches des 15 premiers jours de septembre ont favorisé un état sanitaire sain et des conditions optimales, permettant d’atteindre de bons niveaux de maturité œnologique pour vendanger.

Le millésime 2020 se présente ainsi aujourd’hui sous les meilleurs auspices avec d’excellents vins en perspective. En termes de volume, malgré une certaine hétérogénéité au sein des AOC, la récolte 2020 de- vrait être légèrement inférieure à la moyenne décennale (pour rappel, moyenne décennale = 5 millions d’hectolitres).

Mars. Très pluvieux mais des températures et un ensoleillement conformes à la moyenne saisonnière.
À la vigne : l’hiver 2020, particulièrement doux, a accéléré le débourrement (dernière décade de mars) : il est près de 2 semaines plus tôt que la normale.

Avril. Très doux (moyenne des températures minimales la plus élevée des mois d’avril depuis 1920). Peu fréquentes jusqu’au 16, les précipitations sont ensuite quasi quotidiennes.

À la vigne : mi-avril, plusieurs orages, dont un très violent (le 17 avril) accompagné de grêle, ont touché les secteurs de l’Entre-deux- Mers, des Francs Côtes de Bordeaux, autour de Saint-Émilion et dans le Sauternais. Les dégâts sont importants mais très localisés.

Mai. Bien ensoleillé, très doux, le mois est toutefois marqué par des pluies abondantes les 13 premiers jours.
À la vigne : le mildiou a été cette année encore très agressif. La floraison s’est vue avancée de plus de 2 semaines par rapport à la normale, aux alentours du 20 mai. Les conditions météorologiques ont cependant permis une floraison homogène et une nouaison rapide et régulière.

Juin. Des pluies fréquentes et abondantes avec un ensoleillement faible, font de juin un mois compliqué.
À la vigne : aux précipitations du début du mois ont succédé des journées chaudes et sèches qui ont favorisé une bonne pousse de la vigne et des grappes.

Juillet. L’été démarre avec 24 jours chauds (>25 °C) et 12 jours très chauds (>30 °C). Le manque de précipitations est le plus marquant.

À la vigne : à l’image de la floraison, la véraison a aussi été précoce avec l’apparition des premières baies colorées dès la mi-juillet.

Août. Les températures moyennes sont une nouvelle fois supérieures aux normales.
À la vigne : début août, toutes les grappes étaient verrées, sous une chaleur parfois caniculaire mais sans signe de stress hydrique manifeste, sauf sur les plus jeunes parcelles. Les premiers coups de sécateurs ont démarré peu avant le 15 août avec les raisins destinés aux Crémants.

Septembre. 15 premiers jours exceptionnels en termes d’ensoleillement, avant de laisser place à la pluie presque jusqu’à la fin du mois. À la vigne : de belles amplitudes thermiques, entre le jour et la nuit, ont permis d’atteindre une bonne maturité phénolique et ainsi de garantir le développement des arômes.

L’été indien a permis d’attendre la maturité optimum de chaque parcelle. Les vendanges, certes précoces, ont pu se préparer sereinement malgré le contexte sanitaire avec la COVID-19 qui impose la plus grande vigilance auprès des équipes.

L’équilibre entre alcool, acidité et tanins est ainsi au rendez-vous.
Les premiers coups de sécateurs sur les merlots, cépage le plus précoce, ont été donnés aux alentours du 5 septembre avant de se généraliser la semaine du 14 septembre avec les cabernets. La grande majorité des vignerons ont clôturé leurs vendanges avant le 30 septembre.

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